Monographies
des communes du canton du Cateau-Cambrésis

Neuvilly

À propos de la monographie de NEUVILLY

La monographie de Neuvilly fait partie des 17 monographies du canton du Cateau réalisées en 1899 à la demande de l'inspection primaire du Quesnoy. L'instituteur J. LEROY a rédigé 49 pages manuscrites. Si l'écriture en est soignée, l'état matériel du cahier est un peu dégradé, notamment sur les marges.

Le contenu

Nous y trouvons des précisions intéressantes sur la ferme de Rambourlieu, "qui, par son importance, son origine, les évènements historiques dont elle a été témoin, mérite que nous nous y arrêtions assez longuement".

Les noms des rues, des lieux-dits sont expliqués et la faune est bien détaillée. Des précisions sont également données sur l'église et les chapelles. Le travail habituel sur les instituteurs, les maires et les curés est fait, mais ce qui frappe le plus, c'est toute la partie finale, accordant une large importance à l'étude de la population et de ses coutumes. "La constitution physique des habitants d'un pays tient en partie à leur genre d'occupation et à leur régime alimentaire".

Notre instituteur qui se fait sociologue classe la population en deux groupes, les agriculteurs, et les ouvriers tissseurs, et parmi eux distingue ceux qui travaillent à domicile de ceux qui travaillent en usine. Il distingue aussi trois catégories dans la population, les pauvres, la classe moyenne et les riches. Il n'hésite pas à dénoncer les conditions de vie misérables des ouvriers, et trouve des excuses à leurs comportements parfois turbulents quand ils ne travaillent pas.

Dans beaucoup de monographies, les instituteurs constatent les méfaits de l'industrialisation en opposant les agriculteurs menant une vie saine, et les ouvriers amoindris par leur dure vie en usine. Mais c'est la seule monographie où l'auteur manifeste autant d'empathie pour les plus pauvres et n'hésite pas à exprimer son indignation. La majorité du corps enseignant professe plutôt un certain dédain pour les classes laborieuses.

D'autres éclairages très intéressants sont apportés, avec la restitution d'une petite histoire en patois local ("Une noce à Neuvilly"), "telle que nous la tenons de la bouche d'un Neuvillois" , et une évocation des croyances aux sorcières ("les lumerettes") et aux gobelins. Deux histoires de gobelins sont rapportées, l'un attirant les jeunes gens sur un âne qui s'allonge au fur et à mesure, et l'autre, recueilli et réchauffé par un paysan sous l'apparence d'un enfant, et qui s'allonge démesurément aussi.

On regrette que plus de récits de ce type ne nous soient parvenus, à une époque où on pouvait encore en trouver des traces orales : pour la majorité du corps enseignant, ces croyances, relevant de supersitions anciennes, n'avaient guère d'intérêt.

Les illustrations

L'illustration se compose d'un plan (double page dépliante), et de deux dessins naïfs soigneusement réalisés et colorisés : une vue de la place et de l'église, et la place côté est.

Transcripteur : Jacques BOUVART
Introduction : Christiane BOUVART



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